Officier et historien, Marc Bloch témoigne en 1940 sur cette défaite brutale, rapide , inattendue (?), souhaitée par certaines forces obscures , pour certains intérêts (?) ; il cherche à en comprendre les raisons et se livre à une étude détaillée non seulement des carences de l’armée française, mais des raisons sociales et politiques de cette carence.
Son témoignage fut récupéré par miracle. Marc Bloch fut assassiné par la Gestapo en 1944. Il avait écrit:
« Ces pages seront-elles jamais publiées ? Je ne sais. Je me suis cependant décidé à les écrire. L’effort sera rude :
combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement ! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile.
Un jour viendra, tôt ou tard, j’en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s’épanouir, sur son vieux sol
béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s’ouvriront ; les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu ; et peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s’ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l’an 1940. »
Marc Bloch