« Jusqu’alors j’ai marché avec vous. Je ne ferai pas un pas de plus à vos côtés ». (Ignace Reiss)
Elisabeth Poretski, épouse d’Ignace Reiss raconte la vie de cet homme, connu sous d’autres noms comme le commandait son activité entre les deux guerres. Agent soviétique comme on disait. Il faudrait préciser communiste convaincu, révolutionnaire internationaliste ardent, et résumer en comprenant qu’il rompit en 1937 avec Staline. La suite aussi est prévisible : il fut assassiné peu après en Suisse. Sa lettre de rupture, authentique document révolutionnaire à la face de Staline, assassin et fossoyeur de la révolution d’octobre détermina d’autres ruptures et d’autres engagements. Victor Serge voyait dans l’assassinat de Reiss le signe de « la sanglante corruption du régime stalinien [qui] gagne le mouvement ouvrier et les intellectuels avancés d’Occident ». Trotsky avait fait tout ce qui était en son faible pouvoir d’exilé pour protéger Reiss (et sa femme ensuite). On sait ce que signifie “Minuit dans le siècle”.