D’Éric Vuillard, ce roman-histoire nous rappelle la fin de l’ “Indochine française”. Comme pour ses autres ouvrages, il traite d’une façon directe comme un reportage vivant et avec une économie de moyens littéraires (est-ce vraiment un  roman ?) un moment historique de l’histoire de l’impérialisme français : les derniers soubresauts minables de sa colonie d’Indochine. Comme dans son autre texte sur le troisième Reich, il se glisse dans les secrétariats d’État et les ambassades, les officines plus ou moins officielles des industriels et des « politiques ». Et comme pour son autre “roman”, il court le risque d’une critique : les hommes, les masses d’hommes ne sont pas présentes comme acteurs. C’est le risque du roman “historique”. À lire donc, comme un reportage impressionnant excellemment documenté.