- Auteur(s) : LINNA, Vaïnö
- Editeurs : LES BONS CARACTERES
- Réf :
- Prix : 21,00 € (Hors Frais de Port)
C’est le deuxième tome de la trilogie de Vaïno Linna (1920-1992), Ici, sous l’étoile polaire, qui raconte l’histoire de la Finlande de 1880 à 1950.
Les héros de cette histoire sont les habitants de Pentin Kulma, un bourg des environs de Tampéré. A Pentin Kulma, comme dans toute la Finlande, il y a en 1915 un baron (suédois) dans son domaine, des commerçants, un pasteur nationaliste et des métayers, valets de ferme, journaliers agricoles.
Les Gardes rouges de Tampéré commence par la révolution de février 1917 et la chute du tsar Nicolas II, grand-duc de Finlande. Pour les métayers agricoles, c’est le signal.
« La destinée a mis les journaliers et les métayers des villages les plus reculés en contact avec le vaste monde. » Certains d’entre eux avaient déjà rejoint le vaste monde en adhérant au Parti social-démocrate avec sa Maison des travailleurs. Mais les débats n’étaient pas toujours intéressants et les cotisations pas toujours versées. La page qui vient de s’ouvrir n’est pas celle des discours. Elle n’est pas celle des bourgeois nationalistes qui veulent le pouvoir laissé vacant par la chute du tsar. Elle est celle des paysans, de ceux qui travaillent, travaillent du matin au soir sans pouvoir nourrir leurs enfants.
« Le centre du village prit des allures de caserne. Les marches de la Maison des travailleurs résonnaient continuellement. La neige autour du porche était tassée et dure. Vers la barre aux chevaux, il y avait des restes de foin et beaucoup de crottin. Dedans, dehors, des hommes allaient et venaient, affairés et joyeux. Un jeune garde arrivait en courant et montait les marches deux par deux. »
La voix de la révolution
Les paysans et les ouvriers agricoles établissent leur cahier de revendications autour de l’exigence de la journée de huit heures. Ceux qui n’ont jamais pris la parole dictent leurs exigences par la grève.
Les propriétaires s’étouffent. Pour le pasteur : « Ce mouvement est parfaitement compréhensible. Il faut être prêt à certaines concessions (…). Mais il faut tout d’abord une claire compréhension de la notion d’horaire. » Bref, tout doit continuer comme avant…
Les propriétaires doivent céder. Les métayers, les valets, les ouvriers agricoles défilent avec leur drapeau rouge. Et la même chose se déroule dans des centaines de villages. Avec une force remarquable, Vaïno Linna raconte la grève, la constitution des gardes rouges. Et la réaction des propriétaires, ralliant bourgeois et intellectuels contre « les Rouges ». Il raconte la guerre civile, brutale, dans laquelle prennent part les troupes du kaiser Guillaume, lui-même chassé de son pays. La Diète «socialiste» finlandaise se dresse contre les gardes rouges, comme Noske et Scheidemann torpillent la révolution allemande.
Ce que le pouvoir soviétique et son armée rouge ont réussi en écrasant les blancs, les gardes rouges finnois, confrontés à la sauvagerie des régiments allemands spéciaux et des « bouchers » (surnom des gardes blancs), ne pourront pas le réaliser. La répression est féroce. Les propriétaires, pour conjurer leur peur, sont avides de sang, et le pasteur « démocrate » bénit les assassins. Le magnifique roman de Vaïno Linna donne aux paysans, aux plus exploités, une voix, celle de la révolution permanente.

